Zone Nord - Le Mans

Article et photo parus dans Le Petit Sarthois numéro 19 de fin avril 2021

L’ensemble commercial de la Zone Nord se répartit sur 3 communes : Le Mans, La Chapelle Saint-Aubin et Saint-Saturnin.
Il concentre un peu moins de la moitié de la surface commerciale totale de l’agglomération mancelle (190 000 m2 de vente, source www.paysvalleedelasarthe.fr p128).
Ce grand pôle économique a aussi su attirer de nombreuses
entreprises de services (logistique notamment) ou de production, car la zone est idéalement située au carrefour de 3 autoroutes (A11, A81 et A28).
La zone emploie aujourd’hui plus de 10 000 personnes et abrite plus de 500 entreprises
diverses.
Nous avons souhaité nous plonger au cœur de cette zone, qui souffre évidemment de la crise sanitaire, mais qui
pour nombre d’entreprises, a su diversifier les leviers de croissance, soit par les ventes sur le web, soit par les drives ou par les livraisons à domicile. Il ressort de notre enquête que cette zone apporte un fantastique dynamisme à la région et constitue, à l’instar du centre-ville du Mans, l’autre poumon économique du bassin manceau.

Un développement continu depuis les années 80
Comme pour toute zone commerciale, il faut des locomotives. Le Groupe Immochan (Mulliez) a joué un rôle prépondérant dans l’essor économique au travers de l’arrivée de nombreuses marques du groupe : Auchan en 1982, puis Flunch, Saint Maclou et dans les années 90 Boulanger, Norauto, Kiabi, Décathlon jusque récemment Alinéa ou Cultura… Ces grandes enseignes ont attiré les consommateurs, ce qui a favorisé l’implantation de nombreux indépendants dans tous les domaines : services, logistique, alimentaire, équipement de la maison ou l’habillement. La zone nord s’est beaucoup développée par le Nord en direction de La Bazoge, et par le sud jusqu’à Chasse Royale au Mans. La partie très industrielle jusque dans les années 90 a été fortement tertiairisée depuis 20 ans. La zone nord abrite dorénavant des entreprises de
formation (Actinord), des sociétés de conseils (TGS), des agences de publicité (Chiron Publicité)…. Depuis quelques années, et surtout depuis 2 ans, la zone a vu arriver de nombreux commerces alimentaires, diversifiant ainsi l’offre apportée aux consommateurs : Ange, La Mie Caline, Grand Frais, Le Local des Producteurs, Mangeons Frais, Lidl, etc…. L’offre de restauration n’est pas en reste avec pléthore de restaurants qui ne désemplissent pas hors période crise sanitaire : plus de
40 restaurants recensés dont les plus gros succès sont entre autres Les 3 Brasseurs, Bistro Régent, Del Arte, Portofino….

Un coup d’arrêt pour les raisons que l’on sait….
« Deux mille vingt, l’année des ‘‘mille secousses’’ ». C’est le surtitre que l’expert Cushman & Wakefield place en frontispice de sa vaste étude sur le bilan 2020 des commerces en France. Une année qui s’achève « sur fond de récession, avec une décroissance conditionnée par l’évolution de la pandémie Covid-19 et ses conséquences sur l’économie du pays. 
Consommation des ménages et chiffres d’affaires ont suivi le rythme des restrictions sanitaires alternant périodes de fermetures, reprises et ouvertures partielles des commerces, et enregistré des performances erratiques et divergentes selon les secteurs. C’est aussi la frontière entre commerces essentiels et non essentiels qui s’est creusée en fin d’année avec un impact sur les résultats annuels qui oscillent entre légère hausse pour les commerces alimentaires (+2,5%) et une chute plus vertigineuse pour une grande partie des commerces spécialisés (-17% en habillement, -22% en parfumerie/beauté) ». Avec en « entre-deux » les secteurs des jeux et jouets ou le bricolage, qui ont su tirer parti tant bien que mal de la situation.

Des modes de consommations qui évoluent rapidement, et qui favorisent « l’Omnicanal »
La hausse des ventes en ligne sur l’année 2020 a été de +80% hors restauration (Source Procos). Avec un volume d’environ 112 milliards d’euros pour 2020, la part de marché du e e-commerce passe de 9,8% du chiffre d’affaires du commerce de détail en 2019 à 13,4% en 2020 selon la Fevad. D’où une part des ventes de produits en hausse, estimée à 54% en 2020 (44% en 2019), au rebours des ventes de services (-10%), principalement liées à la décrue des ventes de voyages qui finissent l’année au ralenti en recul de 47%. Et un panier moyen sur le web qui repart à la hausse et retrouve son niveau de 2018 à 61 € avec un nombre moyen de transactions en hausse de 5,8% sur un an. L’étude met en avant que « stimulé par les ventes en lignes (21% du CA total), le groupe Fnac-Darty a vu son chiffre d’affaires français progresser de 9% au 3 ème  trimestre, et affichait un recul cumulé de 4% seulement sur les 9 premiers mois de l’année pour l’ensemble du groupe. »
En zone nord, de nombreuses sociétés bénéficient de cette croissance des ventes sur le web : le magasin Auberdog, spécialisé en ventes d’articles pour animaux domestiques, voit son chiffre d’affaires progresser en 2020. « Les ventes défilent à un rythme soutenu, sur toute la France, et tous les jours de la semaine y compris le dimanche » explique Mr Després, son gérant. De même la société Mister T, qui commercialise des objets publicitaires et textile marqué. « Nous avons eu un coup d’arrêt au premier confinement, » explique Tristan Charon le boss, « mais les ventes en web to print nous ont sauvé, les ventes sur la toile représente aujourd’hui 40% de notre chiffre d’affaires. » Sans compter les acteurs dontes ventes sur le web constituent la majeure partie de leur activité, à l’instar de Anjou Connectique, spécialisée en vente de
pièces de plomberie (95% de son chiffre d’affaires sur le web).
De même pour les drives ou les livraisons à domicile, ces modes d’achat ont connu une forte accélération depuis un an.
Ainsi l’hypermarché Auchan a vus son chiffre d’affaires au Drive augmenter de 30% sur 2020 par rapport à 2019, ce qui pèse aujourd’hui une part importante de son chiffre d’affaires alimentaire.

La tendance des petites surfaces et un marché de la maison qui résiste bien
Les récentes ouvertures de commerces en zone nord le montrent, les consommateurs privilégient la proximité, la rapidité et le prix. Toutes activités confondues, la demande en surfaces supérieures à 1 500 m² totalise en France 8 % seulement de la demande exprimée fin 2020, face à une offre disponible sur cette typologie de surfaces largement plus importante (35% du volume total). Source Cushman & Wakefield – étude sur le bilan 2020 « historique » des commerces en France. « Il apparait que les candidats sont de moins en moins nombreux sur le marché à rechercher des grandes surfaces (> 1500 m2).*

Le seul secteur à tirer son épingle du jeu en 2020 a été l’équipement de la maison, avec une baisse de chiffre d’affaires en 2020 de seulement de 8%, contre 18% de baisse de chiffre d’affaires moyenne tous secteurs hors restauration (source PROCOS, Fédération pour la promotion du commerce spécialisé). En janvier 2021, le secteur a même progressé de 9% versus 2020, contre -12% pour l’ensemble des secteurs hors restauration.

Encadré

Le mot du Président de Polaris, Association des entreprises de la zone nord

Le club Polaris promeut des zones d’activités situées en zone Nord du Mans. Son rôle consiste à accueillir les nouvelles entreprises et défendre les intérêts des sociétés adhérentes. Force de propositions auprès des administrations et institutions locales, l’association stimule la dynamique de zone en déployant des actions fédératrices : réunions, soirées, visites d’entreprises. Le club dispose d’un site web https://club-polaris-lemans.fr assurant la promotion de ses adhérents. Notre association compte une soixantaine d’adhérents qui propose des projets pour aider à développer l’intérêt général mais aussi favoriser les échanges entre membres, propices à favoriser un courant d’affaire dynamique.

Contact : yconstans@anjou-connectique.com– 06 67 60 90 05